Chers amis d’Ened,
Nous sommes arrivés à notre dix-huitième année d’activité, ce qui a permis à la directrice Béata de dire que 4 générations d’Eneditos se sont succédés à la Casa. Ainsi, le projet initié par Jaclyn s’inscrit dans la durée puisque nous accueillons actuellement une nouvelle volée d’enfants. Ils sont actuellement 25, alors que Daca héberge à la capitale 7 jeunes adultes en formation professionnelle.
Le plus jeune de nos hôtes, Roscar, a 4 ans. Il est arrivé chez nous en compagnie de son frère Carlos, 6 ans, il y a quelques mois seulement. Ils sont issus d’une famille dans laquelle les deux parents ont été emprisonnés, accusés d’infanticide. Sous toutes les latitudes, la même souffrance est imposée à l’enfance, que nous nous employons à soulager, à la mesure des moyens que vous nous offrez.
Michel Virassamy, notre président d’Ened Santo-Domingo jusqu’à peu, a été remplacé à ce poste par Benoît Bonansea. Benoît réside dans le pays depuis de nombreuses années. Nous le remercions d’avoir repris cette charge et nous remercions encore une fois Michel pour son engagement.
Lors de notre dernier séjour à Saint-Domingue, Jaclyn et moi-même, avons été accueilli à l’aéroport par Erwin, un ancien Enedito, qui brille aujourd’hui au firmament de l’informatique. Il a mis sa voiture à notre disposition. Parmi les anciens enfants que nous avons rencontrés, il y a eu aussi Fenton, actif comme gardien la nuit dans un hôpital et chauffeur Taxi pendant la journée, alors qu’il poursuit ses études à l’université. Ruben, cuisinier chez un traiteur asiatique de plats à l’emporter et Sadrac engagé chez un marchand de glaces artisanales.
Lors de notre arrivée à la Casa, c’était l’heure de la rentrée de l’école. Quelle émotion que d’être accueillis par tous ces enfants, sanglés dans leur bel uniforme scolaire et avec le regard heureux de ceux qui revoient leur maman après une longue absence. Il y avait aussi les tous petits, qui, ne nous connaissant pas, nous regardaient avec plus de curiosité, avant de se jeter dans nos bras. Et puis, pendant le goûter, imaginez cette grande table d’enfants se mettant à chanter, accompagnée par le prof de musique à la guitare. Un moment de jeux, de rires et de câlins ont précédé les devoirs, d’école pour certains ou encore d’entretien de la maison pour d’autres. Une maison très propre, où il fait bon se trouver, magnifiquement gérée par Béata et toute son équipe avec, parmi eux, Johnatan, un des premiers enfants accueilli par Jaclyn, devenu éducateur.
– J’aimerais maintenant laisser la parole à Béata, qui nous écrit ceci :
« 2019, avec de nouvelles attentes et des idées renouvelées. Nos objectifs principaux :
- Renforcer l’éducation et la formation de nos Eneditos, sans négliger la partie affective et émotionnelle, ainsi que la formation socio-culturelle, ce qui leur permettra de devenir des jeunes stables avec une sécurité intérieure suffisante pour qu’une fois réinsérés dans la société, ils puissent affronter les défis et les difficultés inhérentes à la vie.
- Au niveau familial, nous souhaitons motiver les familles pour qu’elles reconnaissent la nécessité d’améliorer leurs conditions de vie dans tous les domaines, pour garantir à leur enfant Enedito, ainsi qu’au reste de la famille, un espace physique de vie suffisant et une condition socio-émotionnelle qui garantissent la continuité avec les principes, les valeurs et la formation reçus au sein de la Casa.
- Le travail que nous réalisons exige de nombreuses ressources humaines et matérielles. Elles sont en notre possession et nous nous proposons de leur donner une forme qui nous soit propre afin de pouvoir atteindre nos objectifs.
- Pour atteindre ces objectifs, nous travaillerons avec un Plan d’Action Annuel. Ce plan contient toutes les activités à développer mois par mois, sur la base d’un calendrier établi précédemment. Une évaluation sera réalisée également mois par mois pour vérifier si les objectifs souhaités ont été atteints.»
Ce message fait partie d’un résumé mensuel qui relate les activités de la Casa.
Des projets concrets qui nous attendent à la Casa, nous avons exclu pour l’instant l’achat de la maison. En effet, les propriétaires ne possèdent pas de titre de propriété, la maison ayant été construite sur un terrain appartenant à l’Etat. Il est probable que tout le quartier se trouve ainsi dans une configuration de semi-légalité. D’autre part, un investissement conséquent serait nécessaire, et ce au détriment du budget de fonctionnement.
La sécheresse a rendu le problème de l’eau récurrent dans le pays. Notre installation, avec son puits réalisée grâce à l’aide apportée par la Jeune chambre économique de la Veveyse, nous a rendu une certaine autonomie pendant une dizaine années. Aujourd’hui, notre système demande à être révisé, par l’installation d’une nouvelle pompe et d’un puits plus profond, puisque les eaux de surface sont polluées. L’eau de la rue nous arrive 2 fois par semaine et elle est complétée par des camions d’eau et l’aide des voisins.
Une action de Noël « vente de vins », réalisée par le Rotary-club de Bulle pourrait nous permettre de renouveler notre salle d’informatique, qui serait destinée à nos enfants et à ceux du voisinage. Le succès remporté dans ce domaine par Erwin et Isaac nous ont convaincu que la maîtrise de l’informatique était une des clés d’un succès professionnel.
Les 7 et 8 juin dernier, le Rotary-club de Romont a organisé une fête des foins, dont le profit sera destiné à l’achat d’une nouvelle voiture pour la Casa, l’ancienne rendant l’âme. Elle s’est déroulée à Ursy, et a connu un succès phénoménal. Merci à Christian Rochat, la cheville ouvrière de l’évènement, à tous les sponsors et aux mille mains qui ont permis son déroulement.
Comme nous le rappelle notre comptable Daniel Karlen, l’équilibre financier de notre association devient précaire. En 2018, nous avons perdu le soutien de la Fondation Herrod, qui a mis un terme à ses activités. Une Fondation que nous remercions pour ses 10 ans de présence à nos côtés.
L’action du Rotary-club de Verbier, qui s’est étendue sur 3 ans, est également arrivée à son terme. Merci encore à Daniel et à tous les membres de ce club. Nous avons encore le privilège de pouvoir compter sur le soutien de la Fondation Michèle Berset et sur le vôtre, naturellement.
Une action « Sucre » est en cours. Elle permet à des entreprises de graver leurs logos sur des sachets de sucre qui seront distribués dans les cafés et restaurant de la Gruyère.
Nous essayons également de développer la recherche de soutiens dominicains. Une tâche qui revient au comité local.
Nous voilà arrivé au terme de ce rapport annuel. Nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez à Ened.
Pour le comité :Jean-bernard fasel